Écartée de la gestion de l’eau depuis le passage à une régie publique en 2023, la filiale Eau du Grand Lyon a distribué de - très - généreux dividendes aux actionnaires du groupe Veolia… juste avant la fin de son contrat.
Ce mercredi 6 mars, le Grand Lyon annoncera les grands principes d'une nouvelle tarification « solidaire et environnementale» de l'eau potable pour 2025. Mais les critères retenus ne font pas l'unanimité auprès des associations d'usagers, alors que les tarifs ont grimpé de 8 % depuis 2022.
Mediacités a eu accès aux 550 pages d'annexes du contrat qui lie l’Etat à la société de construction et d’exploitation de la future autoroute Toulouse-Castres. Indexation du prix des péages sur l'inflation, réévaluation financière selon les coûts de construction, durée exceptionnelle du contrat... Pour Atosca, les risques financiers ont été réduits au maximum.
Au nom du principe fourre-tout du « secret des affaires », de nombreux passages et toutes les données chiffrées ont été biffées des annexes du contrat liant l’État à la société Atosca. Un exemple supplémentaire d’entrave grave au travail d’enquête des journalistes.
L'enjeu des contrats d'Enedis avec les collectivités, c'est de comprendre qu'ils permettent de remonter du cash à EDF, au détriment des investissements sur les réseaux. Et alors que l'ombre d'une privatisation partielle, ou totale, plane toujours sur le distributeur d'électricité. Si cela arrivait, le service public de l'électricité deviendrait la poule aux oeufs d'or d'actionnaires privés. A l'image des autoroutes depuis 2006.
Le premier lot de train express régional ouvert à la concurrence par la Région nordiste a été attribué à la SNCF. Pour ses concurrents, les engagements de l'entreprise publique étaient « imbattables ». Mais est-elle en mesure de les tenir ?
Mickaël Vallet reçoit la journaliste Isabelle Jarjaille pour évoquer ses enquêtes sur les délégations de services publics et mieux comprendre comment l'Etat et les collectivités ont peu à peu organisé leur propre impuissance.
Journaliste indépendante, Isabelle Jarjaille enquête depuis plus de cinq ans sur la gestion des services publics par les entreprises privées, et ses dérives. Elle a débuté son travail par plusieurs enquêtes approfondies sur la gestion des autoroutes, afin de comprendre comment, et pourquoi, l'Etat français perd près de 10 milliards de recettes annuelles de péages, reversées à des sociétés privées, dont la marge moyenne dépasse les 34 %, selon les calculs de l'Autorité de régulation du secteur.
Isabelle Jarjaille, journaliste indépendante, spécialisée dans les délégations de services publics, a travaillé sur le dossier des aéroports dont l'exploitation a été déléguée à des groupes privés. L'exploitation des aéroports de Rennes et Dinard notamment a été laissée au groupe Vinci Airports et à la CCI 35 qui ont engrangé des dividendes exceptionnels en quelques années.
En 2010, le groupe Vinci ne gère aucun aéroport français, et vient de se lancer sur ce type de concessions au Portugal. Aujourd'hui, le groupe possède des participations dans 12 aéroports français et semble en voie d'obtenir une forme de mainmise sur la carte du ciel.
Isabelle Jarjaille nous explique comment elle a démarré son enquête sur les services publics délégués au privé. Elle a d'abord enquêté sur les autoroutes et leur sur-rentabilité qui profite à des sociétés privées (Vinci, Eiffage...) puis s'est intéressée à d'autres contrats signés par les collectivités locales avec Véolia et Suez.
Des autoroutes à Notre-Dame des Landes, en passant par la gestion de l'eau, mon enquête répond à une question : à qui profite le deal quand on confie un service public au privé ?
Ce livre est une plongée dans les coulisses de contrats désastreux : Béthune paie 400 000 € par an pour que Q-Park encaisse les recettes de son stationnement ; le consortium mené par Vinci pour construire l'aéroport de Notre-Dame des Landes va dépouiller l’État de centaines de millions d'euros ; la SNCF pourrait perdre 200 millions d'euros par an pour rentabiliser la ligne Tours-Bordeaux ; Suez et Veolia sont prêtes à tout pour garder leurs contrats en or.
Qui négocie ces contrats ? Avec quels moyens ? Quelles pressions ? Qu'est-ce qui fait courir nos élus pour confier l'intérêt général au privé ? Incompétence ? Connivence ? Négligence ?
Avec cette enquête,je fais un constat : si l’État court après le moindre euro quand il s'agit de dépenses sociales, nos gouvernants n'ont pas autant d'états d'âme en laissant filer des millions d'euros d'argent public vers le privé.